De retour du Congrès national MoDem

Nathalie Parent Heckler
CONGRES BLOIS
(© @MoDem 54)

Le Congrès du Mouvement Démocrate 2024 s'est tenu les 23 et 24 mars à Blois, dans le Loir-et-Cher. Une délégation du Mouvement Démocrate de Meurthe-et-Moselle s’y est rendue au côté de sa présidente, Sonia Sadoune.

Retour sur ces deux journées très riches sous la plume de Nathalie Parent Heckler, secrétaire MoDem 54, nouvellement élue au Conseil national.

En cette année 2024, ce congrès national, organisé au Jeu de Paume à Blois, était d’autant plus attendu que la crise sanitaire avait contraint le précédent.

Loin des meetings, « grands messes politiques », ce congrès nous permet, tous les trois ans, de nous retrouver, échanger les points de vue, débattre des thématiques à enjeux, analyser les évolutions socioéconomiques et politiques nationales, européennes, mondiales et définir des objectifs d’avenir, en réunissant en un même lieu les présidents départementaux du Mouvement Démocrate de métropole et d’outre-mer, les militants, les conseillers nationaux fraichement élus, des parlementaires, des ministres, des historiens, politologues, ainsi que les représentants nationaux des mouvements politiques Horizons, Renaissance, UDI et Parti radical.

  Ici on visite nos réseaux de vivre ensemble  .

Walter Lippmann le disait bien « Quand tout le monde est du même avis, c’est que personne ne réfléchit beaucoup ». Cette phrase, pleinement assumée, a rythmé le déroulement du congrès durant ces deux jours.

Pas d’auto-congratulations, ni de discours alambiqués, chacun a livré son vécu, ce qui l’interpelle dans le monde et l’exercice de la chose politique, redéfinit ce que devraient être les actions d’aujourd’hui et les priorités de demain.

La parole libérée a permis aux congressistes de vivre des moments poignants, où l’émotion déborde, les trémolos dans la voix parlent plus que les mots eux-mêmes. Nous l’oublions souvent, dans cette tourmente de vie politique, des hommes et des femmes œuvrent chaque jour pour leur pays, s’épuisent, font face, pendant que d’autres fanfaronnent, font des réseaux sociaux des déversoirs de polémiques et de "fake news", profitent de l’incapacité des lecteurs à faire le distinguo entre le vrai et le faux, et alimentent la profession journalistique de discours démagogiques, d’informations tronquées, de chiffres inexacts à seule fin de créer du sensationnel et semer le désordre.

Délégation modem 54

Marc Fesneau nous le dit :

Nous avons célébré et revisité ce week-end non pas nos racines terriennes, familiales ou géographiques seulement, mais d’autres racines. Nous avons célébré notre permanence au cours du siècle écoulé et ce qui fait notre identité : La constance de nos idées, la modernité de nos combats, et la continuité de notre engagement.

"C’est ce qui fait, je le crois, la force de notre famille de pensée. Parce que le Mouvement Démocrate, ce n’est pas un épisode fugitif, c’est une permanence. Ce n’est pas une parenthèse, c’est une continuité. Ce n’est pas un combat sur une cause, c’est un combat de toutes les causes, et ce sont tous les combats qui font un projet de société qui met l’Homme au centre de tout.”

C’est un idéal qui vit et qui va, se transforme et perdure.

Ce n’est pas la culture de l’immobilité ou celle de la préservation des situations acquises. C’est tout le contraire : c’est un idéal qui vit et qui va, se transforme et perdure. Et nous portons toutes et tous une part de cela. Et dont vous êtes, ici, les infatigables défenseurs de cette cause-là ! Mes racines et nos racines ne sont pas que familiales, personnelles, ou géographiques je le disais.

Elles sont aussi ici, parmi vous, au MoDem, au Centre.

Inévitablement, le constat du désintérêt des citoyens pour la Chose politique a été abordé notamment par Patrick Mignola :

« Le danger actuel est que beaucoup ne croient plus à rien, il faut remettre de l’ordre dans les idées

Nous sommes à une époque charnière, la responsabilité est grande !

De facto, cette prise de responsabilité s’est imagée avec les élections européennes de juin prochain.

Certes, parce qu’au MoDem le constat est là, l’Europe nous rend plus forts. Nous citoyens, nous n’en avons pas toujours conscience, par manque d’intérêt parfois, par manque de culture générale aussi, mais surtout par un manque de compréhension du système de fonctionnement de l’Europe. Qui a conscience que nous serions dans une inflation terrible avec une monnaie totalement dévaluée si nous n’avions pas la monnaie unique ? Qui, à part Monsieur Mélenchon, aurait voulu se faire injecter le vaccin « spoutnik » pendant la crise sanitaire si l’Europe n’était pas entrée en action en évitant ainsi des millions de morts ? L’Europe était sur toutes les lèvres aussi et surtout parce que la guerre est à nos portes.

 L’Europe nous protège, il faut que nous la protégions , dit le député Jean-Louis Bourlanges.

Il est nécessaire en effet de la défendre et de nous préparer au pire, tant à l’évidence, l’esprit de domination revient au-devant de la scène.

Si les deux extrêmes politiques françaises ne cachent pas leur amitié russe - et se permettent à ce titre de critiquer, fustiger - utilisant la démagogie à outrance telle la rente confortable de la peur, en face, ceux qui nous gouvernent ont, eux, les pieds ancrés dans la réalité et ne cachent pas leur inquiétude.

Ils nous font notamment prendre pleinement conscience que si extrême droite et extrême gauche accèdent à la gouvernance de la France et de l’Europe, il ne sera plus possible de contenir les velléités de puissance augmentée du dirigeant russe et sa volonté de conquête d’autres pays par les armes.

Inévitablement, Poutine pèserait dans un même temps de tout son poids sur les contingences d’échanges économiques, de fournitures d’énergies et de produits alimentaires avec les pays de l’Europe.

Un esprit de domination que François Bayrou fustige :

Nous avons dépassé l’idée moyenâgeuse qu’il faut être de la même religion pour vivre ensemble, pour subir dorénavant, de plein fouet une nouvelle politique moyenâgeuse de conquête par la guerre.

A propos de l’irresponsabilité de certains politiques français, Marc Fesneau ne mâche pas ses mots :

“ Nous ne sommes pas des bourgeois de la politique ” et aussi “…si nous pensons que le rôle d’un responsable politique, c’est seulement d’humer l’air du temps et de suivre les pentes faciles et les pulsions les plus basses, alors il ne faut pas faire de politique. Et je vais vous dire un secret, c’est inutile surtout parce que, sans aller chercher bien longtemps, des démagogues, des lâches, des populistes, des diviseurs, des aventuriers, des opportunistes, des inutiles, des invertébrés de la pensée politique et des invertébrés tout court, il y en a suffisamment dans la faune politique pour que nous ne venions pas ajouter ! Pour que nous ne venions pas ajouter nos aboiements à la meute, l’inutilité à l’inutilité, et l’indignité à l’indignité ! Et ces gens-là, mes chers amis, ils ne rendent jamais de compte !

Alors, en quelques mots, devant vous je vais leur en demander quelques-uns !

Des comptes, j’en demande à Jean-Luc Mélenchon, qui expliquait, en janvier 2022, lorsque les Russes mobilisaient à leurs frontières : “ Qui ne ferait pas la même chose avec un voisin pareil. Pourquoi devrions-nous garantir les frontières physiques de l’Ukraine ? “. Et qui nous disait, à la veille de la guerre que “ la menace russe n'existe pas ”. Ou qui nous promettait un plan B en 2005 sur le traité constitutionnel ou qui célébrait Chavez.

Des comptes, j’en demande aussi à Marine Le Pen, la complice de monsieur Poutine, pour qui monsieur Trump est un modèle, et dont les partisans ont encouragé et se sont réjouis des émeutes du Capitole. Des comptes, j’en demande à Madame Le Pen, l’amie de Boris Johnson, qui jugeait que la ” liberté irait mieux aux Britanniques que la prison de l'Union européenne ”. Voilà où ils en sont aujourd’hui ! ”.

Il est vrai que pour nous, Français qui n’avons pas vécu la guerre, la prise de conscience ne se fait pas aisément, et c’est là que nos dirigeants politiques endossent la pleine responsabilité de maintenir ce temps de paix qu’est le nôtre, sachant que notre responsabilité à nous, citoyens, est bien de porter en amont, dans les urnes, les hommes et les femmes dignes de cette gouvernance.

« N’oublions pas que nous sommes les graines du prochain centenaire pour donner de nouvelles perspectives aux Français,  souvenons-nous qu’en politique les valeurs valent plus que les victoires, et lorsque quelqu’un veut avoir mais ne plus être alors il ne faut pas qu’il fasse de la politique » Ces phrases énoncées lors du congrès doivent se graver dans notre mémoire et devenir le leitmotiv afin d’avancer dans le respect des autres, la fidélité et l’indépendance d’esprit, la capacité à entraîner avec nous les hommes et les femmes de bonne volonté dans notre sillon, tout en restant unis.

Charles Péguy le disait " le courage en politique, c’est d’oser dire ce qu’on voit, mais il y a un courage encore plus important, c’est d’oser voir ce qu’on voit ".

Expo centenaire du Centre

François Bayrou, réélu président du Mouvement Démocrate, a clos ce Congrès en rappelant les valeurs qui font l’essence du MoDem, son esprit précurseur de rassemblement et de travail transpartisan.

Il a rappelé avec ferveur :

  • notre attachement à la laïcité : " Nous décidons de vivre ensemble alors que nous sommes différents, pensons différemment. La démocratie passe par la laïcité ! ",
  • ainsi qu’à l’éducation " Je voudrais dire un mot des problèmes d’éducation. Pour moi, il n’y a pas de sujet plus important. Il n’y a pas de sujet plus important que les fondamentaux, que la culture générale, dans ce monde en mouvement, où il faut constamment se réorienter. Les fondamentaux, qui paraissaient dépassés, doivent à tout prix être désormais notre priorité essentielle puisqu’il faut former non pas des connaissances seulement, mais aussi la capacité et la liberté de l’esprit, la capacité de jugement, de culture nécessaire pour identifier les risques et se situer par rapport à ces risques. Une certitude : c’est par la confiance au terrain que la réforme de l’ Education nationale se fera la plus efficace".

Qu’on me pardonne : je ne crois pas que cela se décide à Paris .  

La Dette a été à l’ordre du jour : " Enfin, je veux aborder les problèmes économiques et de finances publiques que nous vivons aujourd’hui. Permettez-moi de le dire à l’avance : ce que je vais défendre à cette tribune n’est pas exactement ce que j’ai défendu pendant des décennies, parce que l’histoire a changé. J’ai été l’un des premiers à mettre la question de la dette au centre de la réflexion du pays. Je pense qu’il y a dans la désinvolture à l’égard de la dette, quelque chose d’immoral, parce que vivre dans la désinvolture complète en disant, " ce qui m’intéresse c’est moi aujourd’hui et le reste, pour l’avenir, on verra ", c’est manquer au respect élémentaire et au devoir qu’on doit à nos enfants, petits-enfants, aux générations qui vont venir », ainsi que le défi climatique " Un sujet brûlant pour nous tous : la question climatique, écologique, de la biodiversité, de la sauvegarde de notre biotope humain, la sauvegarde de notre environnement et de notre maison. On a besoin de construire cela de manière déterminée ". 

Par ailleurs, François Bayrou a réaffirmé sa volonté politique à de mener à bien, entre autres :

  • L’introduction d’une dose de la proportionnelle dans notre mode de scrutin électoral afin que chaque français soit réellement représenté, citant en source l’exemple allemand dans ce domaine,
  • Une transformation de la loi PLM afin qu’il soit permis aux électeurs de grandes villes tel Paris, Lyon, Marseille d’élire directement leur Maire,
  • Mettre en œuvre la pratique de vote par correspondance,
  • Remettre sur les rails l’existence d’une " banque de la démocratie " afin que le financement des partis politiques ne soit plus une affaire de banques privées.

Les orateurs durant ces deux jours ont cité plusieurs fois Péguy et nul doute que les congressistes ont mémorisé ce qui résume ce qu’ils ont vécu durant ce congrès :

" Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise pensée , c'est d'avoir une pensée toute faite " et " il y a quelque chose de pire que d'avoir une âme, même perverse. C'est d'avoir une âme habituée ".

Nous sommes repartis requinqués, dans un sentiment de sérénité, dans l’assurance de ne pas être seul, avec la certitude qu’en politique il n’est jamais trop tard, et qu’il y a toujours une solution pourvu que l’on garde l’Humain au cœur des préoccupations, tout en restant soudés et solidaires.

Une Démocratie renouvelée, une République apaisée, tels ont été les mots de clôture.

Nathalie Parent Heckler

Proclamation des resultats des élections internse

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