Sarah Elhairy à Nancy : Nous avons besoin d’Europe !
Danièle NoëlLundi 3 juin, réunis à Nancy, nous avons fait nôtre la devise européenne : "In varietate concordia", « Unis dans la diversité ».
Dans ce dernier temps de campagne, nous étions réunis autour de Sarah Elhairy, vice-présidente du Mouvement démocrate, ministre déléguée chargée de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles,
Laurent Hénart, président du Parti radical, 16ème de liste, ancien maire de Nancy, Gilles Boyer, député européen, vice-président de la commission du Contrôle budgétaire , 10ème de liste, Didrik de Schaetzen, secrétaire général de l’ALDE, l’Alliance des Libéraux et Démocrates d’Europe.
Des échanges avec la salle, du dialogue, la volonté de poursuivre un projet POUR l’Europe avec les Européens, avec des candidats qui ont pour volonté de construire ! Parce que nos candidats sont les seuls en capacité, les seuls en volonté, d'aller chercher des compromis avec les leaders sociaux démocrates et conservateurs d'Europe pour qu'existe un projet européen de conquête et de résistance.
Focus sur l’Europe de Sarah Elhairy
En cette période si particulière, quasi historique, Sarah Elhairy a souhaité rappeler notre ambition européenne pour la jeunesse : rendre à chacune et chacun la maîtrise de son destin.
En Lorraine, Sarah Elhairy se sent chez elle, parce qu’elle a eu la chance de grandir dans notre région, dans notre culture transfrontalière.
Si notre ministre rappelle sa satisfaction à nous voir aussi nombreux, à un moment où, peut-être, effectivement, on se demande pourquoi on est réunis dans une réunion de majorité à la veille de ces échéances,
Pourquoi on est ensemble, là, maintenant ?
La réponse est sans appel :
On est ensemble là, maintenant, parce que c'est le début, effectivement, peut-être, de la fin. Parce que cette semaine, quasiment tout va changer.
Effectivement, toutes les élections européennes l'ont montré : les décisions vont se cristalliser. Les citoyens vont décider s'ils veulent aller voter ou pas. Ils vont se décider aussi pour qui ils vont voter. Et ça, c'est essentiel.
Mais, il y a un mais.
La génération de Sarah Elhairy, ainsi qu’elle le démontre, a connu l'Europe, a baigné dans l’Union européenne. Cette génération est née après 1989. Cette génération a vu tomber le mur de Berlin. Cette génération est la génération chérie d'une Europe qui connaît la paix, et les grandes conquêtes en droits.
Et à aucun moment, on n'a eu cette peur. À aucun moment, on n'a eu cette trouille. À aucun moment, nous avons eu d'ennemis de l'intérieur. C'était, année après année, de la conquête, des nouveaux droits, une fierté
Et c'est peut-être pour cela qu'on n'a peut-être pas tous conscience de la gravité du moment.
L'Europe, elle est déjà dans nos vies.
Qu'est-ce qu'on perdrait aujourd'hui ? Aujourd'hui, on perdrait les jumelages. On perdrait 36 millions de personnes qui ont fait Erasmus et qui ont des souvenirs en commun. Qui ont peut-être pour la première fois découvert Barcelone ou peu importe la capitale où ils ont été. Mais qui ont vécu cette Europe de l'intérieur. Un million de Français. Autant d'amours nés. Autant peut-être de confiance en soi aussi. Parce que c'est ça qui brise parfois cette peur d'aller ailleurs et de s’ouvrir au monde.
Et le pas d'après, c'est quoi ? C'est qu'Erasmus ne soit pas réservé uniquement, exclusivement à l'enseignement supérieur, mais que de plus en plus on intègre Erasmus+, ErasmusPro, que ce programme soit ouvert aux apprentis, aux alternants, aux jeunes de tous horizons.
Cette Europe, elle est pour tous
Demain, ce seront 400 grandes écoles européennes dans toutes nos grandes capitales européennes. Elles ne sont pas destinées à l’apprentissage d’une langue étrangère. Elles existent parce que derrière l'idée d'avoir des lycées européens, des collèges européens, c'est une citoyenneté européenne que l’on bâtit.
Alors si on est patriote, on est européen. Si on est patriote, alors on se mobilise pour lever les deux drapeaux. Parce que si on veut une Europe forte, dans un monde, il est vrai, de plus en plus bousculé, alors on n'a pas d'autre choix que de bâtir, en réalité, un partenariat fort. Une Europe forte, c'est une France forte.
Après les capitales, ce sont tous nos territoires qui doivent devenir mobiles. Cette identité européenne renouvelée doit reposer sur le soutien de l’engagement et l’encouragement à la mobilité, valeur fondamentale et fondatrice de notre union.
Miser sur la jeunesse
Partir dès l'école primaire, favoriser les échanges frontaliers dès les plus jeune âge, apprendre la langue du voisin, bénéficier des classes de découverte, pour que demain, quand on fait un service national universel, on lève ce drapeau européen autant qu'on lève notre drapeau français.
Pour qu'après demain, ces capitales européennes puissent être reliées par un rail, par du ferroviaire, et que nos Français, nos jeunes, puissent prendre ce train et aillent découvrir d'une capitale à l'autre, cette culture, ces opportunités.
Pour que demain, plus que jamais, chaque citoyen passe de l’idée d'un marché unique au sentiment de fierté d'une citoyenneté européenne.
L’Europe n’est pas un marché ; c’est un projet.
Ça commence grâce au Service civique européen, où les jeunes font une partie de leur service civique en France et une partie chez nos voisins. Ça commence aussi avec les premiers voyages des collégiens. Ces actions doivent aller encore plus loin.
La clé de cette réussite passe par l’éducation. Nous devons l’ intégrer, ainsi que nous le soumettons dans notre programme, dans l'éducation morale et civique, pour que l’on comprenne aussi bien nos institutions françaises que nos institutions européennes. C'est l’idéal que nous portons, c’est notre projet, c'est une volonté de faire communauté européenne.
Pour aller plus loin encore dans la défense des enjeux européens, Sarah Elhairy met l’accent sur cette Europe qui a vocation à défendre des droits, à défendre d'abord une intégrité.
« Quand vous dites état de droit, pour ma génération, » rappelle la ministre, « ce n’est pas très clair. C'est quoi état de droit ? »
C'est protéger la liberté d'expression, c'est protéger l'intégrité des frontières, c'est refuser la loi des plus forts contre les plus faibles. C'est pour ça que défendre l'Ukraine aujourd'hui, au-delà d'un devoir moral, c'est une responsabilité européenne.
Mais c'est aussi, peut-être, enseigner les héritages politiques aujourd'hui de l'extrême droite et de l'extrême gauche. Parce qu'ils changent de visage. Mais dans le fond, ils sont les héritiers de leur histoire, comme nous, nous sommes héritiers de la nôtre. Et c'est pour ça que c'est essentiel de la rappeler.
Cette Europe qui protège
Pour Sarah Elhairy, impossible de faire l’impasse sur cette Europe qui aujourd'hui protège contre les inégalités, qui lutte contre les discriminations, qui agit pour la protection des droits humains, des droits des femmes, pour l’égalité femmes-hommes, et qui doit continuer à défendre la laïcité.
C'est notre responsabilité d’embarquer tous les pays membres de l’Union européenne.
« Quand on constitutionnalise l’IVG et que demain, on veut l'inscrire, est-ce qu'on aura la honte des députés européens qui s'opposeront ? Je pense que oui, comme ils l'ont fait au Parlement.
Quand demain, on parlera de certificat européen de filiation pour protéger les enfants, quand demain, on parlera d'adoption, que feront-ils ? On sait ce qu'ils feront. Ils feront comme en France. Ils tiendront des discours sur les plateaux de télé ou sur TikTok. Ils seront isolés et ils ne feront rien avancer. »
Ce n’est pas cela que nous voulons pour notre jeunesse, face à l'éco-anxiété dont certains jeunes souffrent.
À la jeunesse européenne, il convient de rappeler à ma génération que rien n'a été un accident
À cette jeunesse qui, pour une partie d'entre elle, ne va pas très bien, nous voulons garantir des opportunités : des opportunités d'études, des opportunités d'émancipation, une conquête de droits.
Notre projet européen doit nous permettre d’installer durablement les jeunes générations au cœur du processus de décision de l’UE.
Nous devons leur donner la parole et construire avec eux une Europe fondée sur les préoccupations et les besoins des jeunes. Nous devons nous engager ensemble pour une Europe durable et inclusive, défendre les normes environnementales européennes, les protéger et renforcer la taxe carbone aux frontières.
Il faut mettre en avant cet engagement, ces projets innovants et concrets en faveur du développement durable, aujourd’hui pour beaucoup portés par les jeunes.
Pour agir en faveur du développement durable, de la biodiversité, l’Europe est l’échelon pertinent pour mettre en œuvre des solutions pérennes.
Illustrant sur ce sujet, les engagements de l’euro députée Catherine Chabaud, et ses actions liées aux enjeux de développement durable, nées de son parcours de navigatrice, sa conviction reste que l’Europe doit aussi s’appuyer sur sa dimension océanique, et que ce modèle de multilatéralisme doit être préservé.
Ces actions sont l’avenir de notre planète : améliorer la protection de l'océan, c’est notre bien commun de l'humanité !
Convaincre
Pourquoi on se lève pour aller voter quand on est jeune ? Parce qu'on a une espérance, parce qu'on se dit qu'on a sa place, parce qu'on se dit qu'on est plus fort ensemble.
Alors pour cela, il faut le dire haut et fort et
rappeler à ma génération que rien n'a été un accident. C'était d'abord une conquête, ça a d'abord été des constructions qui ont pris du temps. Mais c'est beaucoup plus facile de détruire que de bâtir.
Plus que jamais l’avenir des jeunes est européen. L’avenir de l’Europe est les jeunes.
Pour eux, bien sûr. Mais aussi, parce qu’à travers eux, nous œuvrons à la construction de notre destin européen.
Notre responsabilité est à la fois de répondre aux besoins actuels des jeunes et de leur ouvrir le champ des possibles, de les aider à inventer leur avenir avec confiance et optimisme.
La protection de notre démocratie est l’un des principaux sujets des débats. Nous n’avons pas tort d’avoir confiance dans l’engagement européen de la prochaine génération. Les jeunes Européens sont une source d’optimisme pour notre avenir démocratique.
Le 9 juin, un seul jour, un seul tour. Nous avons Besoin d’Europe ! https://besoindeurope.fr
Propos recueillis par Danièle Noël. Seul le prononcé fait foi.