Traité de Nancy : Le MoDem 54 salue la signature d’un traité bilatéral historique entre la France et la Pologne

Il s’agit du premier accord de ce genre conclu avec un pays qui n’est pas frontalier, et qui intègre notamment des avancées majeures dans le domaine de la défense.
La date choisie pour la signature de ce traité n’est pas anodine puisque le 9 mai est la journée de l’Europe. Elle est le symbole de la volonté d’unité entre les peuples.

Les symboles ont leur importance en politique, et Nancy, ville européenne par excellence, est sans doute la ville française la plus étroitement liée à la Pologne ; de par son histoire et de par les relations qu’elle a développées avec sa ville jumelle, Lublin, depuis 1988.

Nancy et la Pologne : tout un chapitre de notre Histoire

La relation historique remonte à Stanislas Leszczynski, né à Lwów (actuelle Lviv en Ukraine), roi de Pologne de 1704 à 1709, brièvement restauré sur le trône avec le soutien de la France entre 1733 et 1736, avant d’être de nouveau évincé par la Russie. En 1737, il devient duc de Lorraine et de Bar grâce à son gendre, le roi Louis XV.
Stanislas a profondément marqué les villes où il a résidé, notamment Lunéville et Nancy, qu’il a embellies, laissant en héritage la somptueuse place Stanislas, classée au patrimoine mondial de l'Unesco.



Après les insurrections de 1830 puis de 1863, de nombreux exilés polonais ont naturellement trouvé refuge en France et notamment en Lorraine. Plus récemment, la société civile française a apporté un soutien significatif au mouvement Solidarność.

Lech Walesa, l’Homme de fer de Solidarność, prix Nobel de la Paix, premier Président démocratiquement élu au suffrage universel de la Pologne a d’ailleurs été invité à Nancy en 2015, et s’est vu honorer de la médaille d’or de la ville .
C’est donc l’illustration d’une histoire ancienne et d’une profonde solidarité. Depuis le retour à l’indépendance en 1989, cette mémoire s’était estompée du côté polonais.

Une mémoire renforcée et un avenir prometteur grâce à la diplomatie des villes

C’est pourtant à ce moment, en 1988 plus précisément, alors que à l’époque, la France était réticente à une entrée rapide de la Pologne dans l’Union européenne, que la ville de Nancy a fait le choix politique de renforcer ses liens avec la Pologne en créant un jumelage avec la ville de Lublin, capitale de la Voïvodine et du sud-est de la Pologne.

Les échanges deviendront très vite particulièrement constructifs. Ce jumelage dépasse le seul cadre culturel et « folklorique ». Il prend la forme d’une diplomatie des villes qui a rapidement identifié un besoin en matière d'action sociale en Pologne. Puis les échanges entre les deux villes s'étendent au domaine de la formation avec l’élaboration d’un programme à destination des travailleurs sociaux ainsi que la création d’un centre de formation au management et à la gestion, à Lublin, par l'organisme coordinateur nancéien Codifor (Coopération, développement industriel et formation) soutenu, entre autres partenaires, par la ville de Nancy. NanCIE (centre international de l'eau) a également effectué plusieurs missions à Lublin et dans l'ensemble de la Pologne.
Plus récemment, la démarche initiée en 2018 par la municipalité nancéienne à laquelle Danièle Noël, vice-présidente MoDem 54, a eu l’honneur de participer, aboutira en quelques mois en la création du Centre Européen de l’Université Marie Curie-Skłodowska (UMCS) de Lublin grâce au partenariat de l’université de Lorraine et du Centre Européen Universitaire.

L’influence grandissante de la Pologne en Europe

Son influence grandissante dans les affaires européennes s’est ressentie notamment dès la Révolution orange en Ukraine ; les acteurs polonais multiplièrent les initiatives et des figures historiques de Solidarność appelèrent les gouvernements européens à « soutenir les aspirations de l'Ukraine à la liberté et à la démocratie ».

Depuis son entrée dans l'Union européenne en 2004, la Pologne s'est affirmée comme un acteur important en Europe.

La Pologne joue aujourd’hui un rôle crucial dans la logistique de l’aide à l’Ukraine et travaille d’elle-même à fortifier sa frontière orientale, rempart de l’Europe contre le danger venu de l’est.

Ce rapprochement avec la Pologne est d’autant plus aisé depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Tusk. Le Premier ministre, aux convictions libérales et pro-européennes, tourne ainsi la page de huit années de gouvernement mené par le PiS (Prawo i Sprawiedliwość, ou Droit et Justice), un parti d’extrême droite, nationaliste et eurosceptique.

Le contexte de la guerre en Ukraine dans lequel l’équipe de Donald Tusk a pris en janvier 2025 la présidence tournante de l’Union européenne a offert l’occasion à Varsovie de montrer ses atouts et sa maturité, vingt ans après son adhésion à l’UE.

La Pologne fait désormais figure de bon élève au sein de l’UE grâce à son dynamisme économique et elle consacre des investissements sans précédent à sa défense, un engagement que d'autres pays européens pourraient être amenés à reproduire avec le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis.


Ce traité de Nancy marque donc un tournant historique dans la relation avec la Pologne. Face à la menace existentielle qui pèse sur l’Union européenne, elle s’affirme comme un partenaire stratégique incontournable. Il est dans l’intérêt de la France de nouer un lien solide avec la Pologne.

Ce traité bilatéral, ainsi que l’a rappelé Jean-Noël Barrot, « repose sur l'idée que l'Europe doit redevenir maîtresse de sa propre sécurité - que ce soit sa sécurité dans le domaine de la défense ou la sécurité de ses frontières -, qu'elle doit faire beaucoup plus en matière de compétitivité pour éviter le décrochage, éviter de se faire prendre de vitesse par les Etats-Unis ou la Chine, et qu'elle doit être aussi capable de défendre son modèle démocratique, qui est aujourd'hui soumis aux coups de butoir des régimes autoritaires ou des démocraties illibérales. »



Le Mouvement démocrate de Meurthe-et-Moselle était au rendez-vous de cet événement diplomatique d’envergure.

Plus qu’un symbole de notre cœur d’Europe, il est la concrétisation des années de volonté politique, de relations franco-polonaises et de diplomatie des villes. Le tissu associatif et culturel est aussi une des chevilles ouvrières de cet élan.
Nous y avons veillé.

En 1999 et 2005, Nancy a accueilli le sommet du Triangle de Weimar : une entente à trois avec la France, la Pologne et l'Allemagne.
La dernière fois qu’un traité franco-polonais avait été signé, c’était en avril 1991, à Paris, entre François Mitterrand et Lech Walesa.
Le traité de Nancy en suit l’exemple ainsi que ceux des traités d’amitié conclus par la France avec l’Allemagne en 1963 (traité de l’Élysée, renforcé en 2019 par celui d’Aix-la-Chapelle), avec l’Italie en 2021 (traité du Quirinal) et avec l’Espagne en 2023 (traité de Barcelone).

Le MoDem 54 salue la signature d’un traité bilatéral historique entre la France et la Pologne qui couvrira l'ensemble des domaines de la coopération et ouvrira un nouveau chapitre de notre relation.

Et en cet anniversaire de la déclaration de Robert Schuman du 9 mai 1950, date clé de la construction européenne, alors que la guerre est de retour sur notre continent, gardons à l’esprit le message de ses « pères fondateurs », Monet, Spaak, Spinelli et plus proche de nous, Simone Veil.
Face à la brutalité, choisissons la coopération. Face à la fragmentation, choisissons l’union.
Face à la peur, l’espérance européenne.

Ta wspólna droga stała się źródłem dumy i inspiracji dla wszystkich !
Ce parcours commun est devenu une source de fierté et d'inspiration pour tous !

Pour aller plus loin :

- Premier traité franco-polonais de 1991 :

https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000711507

- France, Allemagne, Pologne.
Le Triangle de Weimar : un front uni pour une Europe plus forte

https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/allemagne/le-triangle-de-weimar/


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